La fête n'a pas échappé à la "patrimonialisation". J'ai fait prendre ce sujet au sérieux à l'Ecomusée d'Alsace, car nous y étions dans une situation de carrefour. Comme les organisateurs de fêtes locales, il nous fallait tenir compte du marché, des média, des représentations et des attentes du public. En tant que dépositaires d'un patrimoine, nous devions aussi prendre une distance par rapport à nos propres possibilités de dérive, et un marketing touristique propageant sans nuances des images schizophrènes. La codification de l' "authenticité" , son matraquage publicitaire, agaçait nombre d'habitants de la région. De la dévotion exagérée à la "tradition", on passait au rejet du patrimoine source de tant d'instrumentalisations.Un colloque fut organisé pour nous pousser à réfléchir ensemble, insititutions patrimoniales, associations organisatrices, collectivités publiques. Les contributions de Georges Bischoff (inventeur du titre du colloque), Floriane Graber, Zeev Gourarier, Odile Gozillon-Fronsacq, Martin Graff, Jean Hurstel, Gérard Leser, Jean-Clet Martin, et les discussions qui suivirent sont consultables en ligne dans les actes de ce colloque, accessibles par le lien à la fin de cette notice.