Cochons de ville, cochons des bois

Une histoire environnementale des collines sous-vosgiennes
I. Les forêts

Marc GRODWOHL et Gérard MICHEL
Postface Jean-Jacques SCHWIEN

325 pages format A4, 266 illustrations en couleur
Edité par la Société pour la conservation des Monuments Historiques d’Alsace
avec le concours de l’ACEF 68- Solidarité associative et publique


Ce site internet a fait partager notre intérêt et nos travaux sur le « paysage invisible », autrement dit les nombreuses traces d’aménagement agraire, pastoral et forestier des collines sous-vosgiennes aujourd’hui masquées et dans une certaine mesure protégées par le couvert forestier. C’est le produit d'une recherche au long cours, que nous avions entreprise en 2011 suite à un « coup de foudre » pour le site du Petit-Pfingstberg au-dessus de Soultzmatt, à la limite du ban d’Orschwihr. Ces travaux historiques et archéologiques ont retenu l’attention de l’association « Mémoires du Kuckuckstein » et à ses côtés nous avons étudié le site du village déserté de Langenberg sur les bans de Voegtlinshoffen et de Hattstatt en 2014, élargissant ensuite la recherche à d’autres sites, puis aux carrières sur les bans de Gueberschwihr et Pfaffenheim.  Les limites topographiques, au sud et au  nord,  de notre terrain de recherche, ont été fixées par ces premiers chantiers. « Il ne restait plus qu’à… » combler le blanc entre ces deux extrémités. Notre rencontre fortuite avec l’excellent historien rouffachois Gérard Michel (voir son site internet obermundat, un modèle) a été déterminante dans le projet de brosser un panorama aussi précis que possible de l’histoire des forêts des collines sous-vosgiennes. Le métier d’historien de Gérard Michel, sa curiosité intellectuelle et sa parfaite connaissance des archives de l’ancienne seigneurie de l’évêque de Strasbourg en Haute Alsace ont permis d’atteindre cet objectif.

« Il ne restait plus qu’à… » assurer le financement et la diffusion de la publication. Ce fut chose faite grâce à l’aide de nos amis de l’ACEF68- Solidarité associative et publique et de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d’Alsace, dont le président Jean-Jacques Schwien voulut bien nous offrir une postface, valant une conclusion provisoire que nous aurions été bien en peine de proposer : en effet, le chantier se poursuit avec l’étude du paysage et des milieux du vignoble, dans le même périmètre géographique.

Présentation de l’ouvrage

Jusqu’à la Révolution, la seigneurie de l’évêque de Strasbourg en Haute-Alsace (Obermundat) était organisée autour de la ville-centre, Rouffach. Celle-ci partageait avec les localités voisines, Pfaffenheim, Gueberschwihr, Soultzmatt, Osenbach, Wintzfelden, et Westhalten l’usage de vastes forêts indivises.  Dominant des vignobles parmi les plus beaux d’Alsace, ces dernières escaladent les reliefs jusqu’aux sommets des Hautes Vosges. Cet ouvrage en donne un panorama historique, environnemental et archéologique, qui repose sur la mise en concordance des cartes et textes anciens et les observations archéologiques de surface sur le terrain.
 

Les noms de lieux,  l’usage des sols qu’ils désignent au fil des temps,  témoignent des pressions extrêmes qu’exerçaient cultures et élevage sur la forêt, jusqu’à la rupture des équilibres écologiques. A d’autres époques, la forêt reprenait le dessus et recouvrait, pour les transmettre jusqu’à nous, les murs en pierre sèche, enclos à bétail et autres aménagements souvent spectaculaires, inventoriés et remis en lumière dans ces pages.

Nombre de ces aménagements sont liés au séjour des porcs et de leurs gardiens en forêt, que l’on conduisait à la glandée en troupeaux de 1500 têtes les bonnes années. Aujourd’hui dissimulés par la végétation,  ces ouvrages de pierre sèche font imaginer des forêts sonores, bourdonnantes d’activités dont témoignent les archives du XVe siècle au XVIIIe siècle. Celles-ci nous font assister à la méticuleuse organisation des parcours des porcs d’ici, leur transhumances vers d’autres contrées lorsque la ressource locale était insuffisante et inversement, lorsque celle-ci était excédentaire, l’accueil de porcs d’ailleurs. Porchers et troupeaux côtoyaient les bûcherons, les carriers, les gardes forestiers et les chasseurs.

Les concurrences sur l’espace étaient exacerbées, sources de conflits locaux sans fin de tous contre tous : communes entre elles, ou solidaires contre l’autorité, forestiers contre vignerons, paysans et artisans. Progressivement, les usages anciens enchevêtrant droits et activités des seigneurs, des couvents et du peuple s’effacèrent. Les communautés, ancêtres de nos communes,  prirent un pouvoir grandissant, que l’État encadra non sans mal à l’aide d’administrations centrales techniciennes. Ce sera la naissance du paysage moderne, segmenté en espaces différenciés affectés chacun à une fonction précise et source de nouvelles tensions entre le « local » et le « global », le « naturel » et l’urbain.

Alors que la conscience de la gravité des enjeux écologiques est de plus en plus partagée, et que l’on peine à imaginer comment concilier l’urbanisation et la préservation de paysages de plus en plus fragilisés, cet ouvrage a pour objectif d’accompagner chercheurs, rêveurs et promeneurs dans une réflexion actuelle, nourrie par la connaissance des errements et des réussites des sociétés passées.

Un livre, une action sur le terrain

Réhabiltation de structures en pierre sèche au Zinnkoepflé avec des volontaires de l'entreprise Wrigley, le 23 septembre 2019


L’ouvrage « Cochons de ville, cochons des bois » sera suivi, nous l’avons dit,  d’un second tome consacré à l’histoire du paysage du vignoble dans le même secteur géographique, d’Orschwihr au sud à Voegtlinshoffen au nord.

Cette recherche se prolonge sur le terrain avec un programme soutenu par l’ACEF 68- Solidarité associative et publique et la Fondation du Patrimoine, mis en œuvre par le Parc naturel régional des Ballons des Vosges sur le site Natura 2000 des hauts du Zinnkoepfle (communes de Westhalten et de Soultzmatt). Ce sommet des pelouses sèches des collines sous-vosgiennes est menacé d’envahissement par les broussailles. Un programme de chantiers,  bénéficiant de nombreux concours de volontaires, est en cours. De manière novatrice, il concilie la mise en évidence et la préservation des ouvrages en pierre sèche, révélés par le défrichement,  avec la restauration de l’équilibre naturel singulier de ce site.

L’ouvrage peut être acquis auprès de la Société pour la Conservation des Monuments historiques d’Alsace au prix de 25 € + frais d’envoi 9,04 € et dans les points de vente ci-dessous :


Maison de la Pressse/Librairie RICHARD. 64 rue de la République.68500 GUEBWILLER
Maison de la Presse MARTIN. 4 rue du Maréchal Joffre. 68250 ROUFFACH
Office de Tourisme. 12a place de la République. 58250 ROUFFACH

Le Comptoir de la Vallée, 5 rue de Soultzmatt, 68250 WESTHALTEN
Librairie 47 ° Nord, 8 rue du Moulin, 68100 MULHOUSE
Librairie Bisey, 35 place de la Réunion, 68100 MULHOUSE
Lire et Chiner, 36 rue des Marchands, 68000 COLMAR
Librairie RUC, 6 Place de la Cathédrale,  68000 COLMAR
Restaurant Au Bon Chasseur, OSENBUHR à PFAFFENHEIM 
Boutique du Musée d’histoire naturelle, COLMAR
Boutique du Musée Unterlinden, COLMAR
Tabac Presse Bader Hogg, 41 rue de la Vallée, 68570 SOULTZMATT
Boulangerie Gwinner, 2 rue de Soultzmatt, 68570 OSENBACH

 

Télécharger le bulletin de commande

Plusieurs présentations publiques auront lieu, d’ores et déjà nous pouvons annoncer la prochaine qui se tiendra à la Médiathèque de Rouffach le vendredi 10 janvier 2020 

Recensions

Nous remercions chaleureusement Jean-Michel BOEHLER d'avoir consacré à cette publication un compte-rendu dans Histoire et sociétés rurales, n° 53 - 1er semestre 2020, p.195-197

 

Actualités

Voici une recherche toute récente (avril 2020) sur la détection d’un hameau disparu, dans le sud de la Forêt-Noire, dans laquelle nous reconnaissons une grande proximité avec nos méthodes d’inventaire et d’analyse archéologique « non invasive » des structures agraires conservées sous forêt : Werner Störk. Die spätmittelalterliche Wüstung Gebinbach. Zeugnis hochmittelalterlicher Erstbesiedlung im Kleinen Wiesental.

Un nouvel élément sur la paisson des porcs dans le massif du Hochberg (cf. l’ouvrage Cochons de ville, cochons des bois) : Gérard Michel. La mésaventure des deux cochons de Hans Jacob Lichtle de Gueberschwihr (1718)